Vers une sylviculture axée sur la protection des forêts et des sols et la complémentarité « Forêt – Agriculture »
De l’ordre de 600’000 hectares de forêts brûlent chaque année autour de la Méditerranée. Outre l’atteinte aux vies humaines, aux infrastructures et habitats construits, ces désastres ont des conséquences majeures sur l’environnement local et global :
- la destruction de la forêt constitue aussi un immense drame écologique. Ces couverts végétaux sont précieux : réservoirs de flore et de faune, protecteurs des sols et du cycle de l’eau, puits de carbone, producteurs de bois et d’oxygène, régulateurs du climat, lieux de paix, de détente, de régénération.
- Voilà des territoires peu respectés, signalant l’indifférence de la majorité d’entre nous et des décideurs. La désertification du pourtour méditerranéen, amorcée depuis des siècles par les civilisations précédentes (Grecs, Romains, etc) se poursuit vers le Nord, poussée par le Sahara. Les pays européens auraient intérêt à s’investir dans la protection des Forêts méditerranéennes.
Il existe des moyens d’actions essentiels :
Certes la prévention et l’information du public, l’action des pompiers par voies de terre ou air, les réseaux de surveillance participent à limiter le départ des feux, à circonscrire au mieux les incendies. Mais ce n’est pas suffisant. Le débroussaillement des taillis et zones boisées s’avère essentiel afin d’empêcher le démarrage et l’extension des flammes. Un débroussaillement sélectif, laissant sur pieds de futures futaies en privilégiant les feuillus et en maintenant des zones favorables à la nidification de la faune.
L’expérience a montré que le broyage en forêt des végétaux coupés, leur transport sur des sites de compostage, permettent de valoriser la matière végétale sortie de forêt, en la mettant à disposition des terres agricoles et maraîchères des régions proches. La mise en valeur de cet « Or vert », futur HUMUS grâce au compostage, représente une opération salutaire fondamentale (outre la prévention incendies) pour l’agriculture de proximité :
- formation d’humus et augmentation de la biodiversité des terres agricoles
- stockage (séquestration de Carbone) – régulation du climat
- amélioration du cycle de l’eau et sa rétention dans les sols cultivés
- renforcement de la santé des récoltes, régénération des terres, lutte contre l’érosion
- facteur d’agriculture durable garantissant les ressources alimentaires
J’avais participé en famille, avec une équipe d’agronomes, sur une dizaine d’années (1975 – 1985), à de telles expériences à Sillans-la-Cascade dans le Département du Var (France), au Domaine des Romey. Provence-Humus SA avait pris le relais quant à la commercialisation. Les résultats agronomiques, pédologiques et forestiers ont été remarquablement positifs. Deux films ont été réalisés dont un dans le cadre du Prix Rolex « Ecologie – Entreprise ».
Puisse cette initiative privée inciter les gouvernements et les entreprises de passer aux actes !
Bernard K. Martin