PlanetHumus

AGRICULTURE – Ressources alimentaires, eau, climat, énergie, exodes – migrations. Appliquons les connaissances en sciences du sol. Car nous avons désertifié la moitié des terres fertiles du Globe depuis 10'000 ans. PHOTOSYNTHESE VEGETALE et HUMUS de la terre se situent au coeur des solutions. D'immenses régions sahariennes, du Moyen-Orient et méditerranéennes étaient vertes auparavant. Solutions : régénérer l'humus et la biodiversité des sols, reforester. C'est possible, l'expérience le montre…

Association « Grands-parents pour le climat »

Maturité, savoir-faire, motivation de personnes retraitées
au service de causes d’intérêt public et d’améliorations de notre société

Dans ces perspectives, s’agissant du dérèglement climatique, après les premiers groupements de grands-parents pour le climat apparus sous d’autres cieux – Norvège, Suède, Canada, USA,  une Association « Grands-Parents pour le climat » a été créée en Suisse romande en 2014. Pour consulter leurs présentation, buts, réalisations, agenda et informations récentes :

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Migros Magazine
a consacré un dossier bien documenté sur le sujet, signé d’Alexandre Villemin. Quelques extraits :

« (…) Mihaela Nedelcu, professeure associée à l’Institut de sociologie de l’Université de Neuchâtel, spécialiste de la sociologie des risques et de l’environnement :

  • Il s’agit d’un processus complexe de solidarité entre générations qui touche toute la société occidentale. Il est naturel que des grands-parents veuillent s’engager dans la transmission d’un patrimoine environnemental à leurs descendants, motivés à l’idée de leur offrir un cadre de bien-être égal à celui dont ils ont bénéficié au cours de leur vie. De manière générale, les aînés sont très enclins aujourd’hui à donner un coup de pouce à leur progéniture. A l’image de ces grands-parents qui font du baby-sitting quelques jours par semaine et permettent ainsi à leurs propres enfants de mener une carrière professionnelle.(…) »

Suite de l’article (extraits) d’Alexandre Villemin : « (…) Des sociologues parlent de «révolution grise»: toujours plus de personnes arrivent à l’âge de la retraite et bénéficient encore de quinze, vingt ou trente ans devant elles. Et en bien meilleure santé que les seniors d’autrefois ! Les aînés ont un rôle grandissant dans notre société, alors qu’auparavant on ne les considérait que comme des citoyens passifs. On dit déjà du XXIe siècle qu’il sera celui des grands-parents ! ( …) ».

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No 50, co-fondatrice du projet suisse romand et d’une fédération internationale en création

De mon point de vue, si l’on a aimé nos activités durant la vie dite « active » et / ou simplement si l’on ressent le besoin de se rendre utile, de s’occuper, d’être en liens avec le monde qui nous entoure, de nombreuses causes attendent d’être soutenues. Retraité  bénévole depuis des années, j’encourage ce choix d’orientations nouvelles dès le « passage à la retraite » – une transition délicate sur bien des plans, notamment psychologiques. Ce fut peut-être plus facile pour moi car j’assure la continuité d’une longue passion : plus de quarante ans d’activités consacrées à préserver et reconstituer le sol vivant et l’humus, dans plusieurs pays. Agriculture durable, reforestation, lutte contre l’érosion et la désertification, apporter une contribution aux problèmes migratoires, constituent de puissantes motivations  pour moi. Etonnamment, ces paramètres sont en liens directs avec la régulation du climat (voir l’excellente vidéo à ce sujet) !

L’article de Migros Magazine signale entre autres une hypothèse de Cornelia Hummel, maître d’enseignement à l’Université de Genève, spécialiste de la sociologie de la vieillesse et des générations : une forme de culpabilité pourrait motiver des personnes retraitées pour ce type d’engagements bénévoles afin de « réparer » ou « se racheter » des erreurs passées, puisque beaucoup d’entre nous, anciens, avons largement profité (abusé) des ressources naturelles et énergétiques dans les années 1950 – 2000… Culpabilité, sincère remise en question, repentir ? Rachat d’une bonne conscience ? Positivement, quelles que soient les motivations : l’important n’est-il pas d’unir nos forces dans le but de corriger les déséquilibres, de rétablir, de contribuer à un monde meilleur, plus juste ?

Ci-dessous le remarquable article de Philippe Roch – Dr es Sciences, ancien directeur de l’ Office Fédéral de l’Environnement – Suisse. Paru dans Echo Magazine du 14 juillet 2016 :

« La part des aînés »

« L’actualité revient de manière lancinante sur la question du vieillissement de la population, récemment relancée par le soi disant « Avenir suisse » (quelle arrogance de se donner un tel nom !) à propos du risque qu’une majorité d’électeurs au-dessus de 60 ans puisse imposer une politique conservatrice. Cette attitude me chagrine parce qu’elle est fausse et qu’elle insulte nos aînés (dont je fais maintenant partie).
Dans toutes les sociétés sauf la nôtre, on vénère les anciens et on cherche auprès d’eux la sagesse et l’expérience qui manquent à la jeunesse. Le terme de gérontocratie révèle un manque de respect vis-à-vis des aînés auxquels nous devons la prospérité actuelle de notre pays. Avant de leur reprocher d’être conservateurs il faudrait s’entendre sur ce terme, ainsi que sur celui de progrès ou d’avenir.
Le prétendu «avenir », le fameux « il faut aller de l’avant », consiste le plus souvent à poursuivre sur la voie matérialiste, consumériste et hédoniste qui est en train de détruire la planète. La foi dans le seul progrès technique et la croissance quantitative est un héritage du positivisme du XIXe siècle, une chose du passé. C’est cela le conservatisme à combattre pour sortir notre civilisation de l’impasse dans laquelle elle s’est piégée.
Lors des conférences que je donne sur la nécessité de construire un monde nouveau, plus doux, plus solidaire et plus écologique, je trouve beaucoup d’ouverture auprès des aînés qui ont compris que notre société matérialiste n’a pas d’avenir, alors que les plus jeunes sont souvent malgré eux prisonniers d’un système dont ils dépendent au jour le jour. Les aînés peuvent avoir une vision plus indépendante et une réflexion dans la durée, et nous pouvons nous appuyer sur les valeurs de respect, de sobriété, d’humilité et de responsabilité qu’ils défendent pour transformer l’homme et la société.
Au lieu de s’inquiéter d’une augmentation du nombre de personnes âgées, il vaut mieux repenser notre mode de vie économique et social et reconnaître les contributions inestimables des aînés. Nous mesurons le succès économique par le PIB, un instrument réducteur qui ne tient compte que des flux financiers, et qui néglige complètement l’économie informelle. Or justement les seniors contribuent de manière très importante à cette économie informelle, solidaire et non monétaire par leur présence et leur soutien au sein de la famille, leur engagement dans la vie associative, les services rendus au voisinage, leur contribution à la mémoire et le rappel de valeurs essentielles.
La prospérité d’une société se mesurera à la place qu’elle saura réserver aux plus faibles et à ses aînés. »

Philippe Roch a créé un site :
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Article paru dans ECHO Magazine du 14 juillet 2016 :
echomag

 

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